Trentin-Haut-Adige À tableÀ voir, À faireLogements 1 octobre 2025 Les Dolomites en automne : la descente des alpages Les Dolomites en automne, c’est une bonne idée ! Oui, oui ! Car même si à la fin septembre, la montagne se vide et tout devient plus tranquille, avant de repartir de plus belle pour la saison hivernale, cette période est également l’occasion de découvrir la montagne, ses traditions et son terroir de façon unique. J’ai nommé : la « desmontegada » – la descente des alpages. Pour vivre cette célébration qui a lieu chaque année entre fin septembre et début octobre, je vous emmène à San Martino di Castrozza, dans la vallée de Primiero. Une splendide vallée authentique des Dolomites que j’ai découvert un beau weekend de février, et qui m’avait littéralement séduit. Première chose à savoir : la Desmontegada de San Martino di Castrozza est la plus grande de tout le massif alpin. Elle peut accueillir, selon les années, aux alentours de 15.000 visiteurs sur un weekend riche en évènements et découvertes gastronomiques. De Fiera di Primiero à Tonnadico, en passant par Sagron et Siror, voici mon guide et mes conseils pour vivre les festivités de la descente des alpages comme un local ! Andiamo ! Descente des alpages : où dormir Je vous l’avais dit dans mon premier article sur cette destination : ce que j’aime à San Martino di Castrozza et dans la vallée de Primiero, c’est le côté authentique que les lieux ont conservé. Ici, c’est la montagne, son terroir et ses traditions à l’état brut. Pas d’artifices. Pas de poudre aux yeux. Un accueil à la fois simple, et généreux. Pour profiter au mieux des festivités de la Desmontegada, une adresse parfaite pour sa localisation, son confort et son accueil : l’Hotel Al Prato. Un joli hotel de montagne à gestion familiale, qui respire l’authenticité. Les chambres sont chaleureuses et confortables – décorées dans le plus pur style montagnard avec de jolis meubles en bois. J’y ai séjourné avec la formule demi-pension, qui vous permet d’y dîner le soir avec un menu trois services où la cuisine locale est à l’honneur et parfaitement exécutée : canederli, spatzle, tagliatelle au ragù de gibier et strudel au pommes. Un régal pour les papilles. Le matin au réveil, vous pourrez admirer les montagnes qui se dressent fièrement devant vous, et au loin le centre historique du joli village de Tonnadico. Hotel Al Prato, Via Roma, 60/A, 38054 Primiero San Martino di Castrozza TN Les Dolomites en automne et la descente des alpages : que voir, que faire Participer à la Desmontegada, c’est découvrir la montagne, ses traditions et son terroir d’une autre façon. C’est aller plus en profondeur. Comprendre ce qui rythme le quotidien des personnes qui habitent cette terre et la préservent. C’est aussi découvrir l’importance de cette symbiose entre les animaux, la nature et l’Homme. Et également une opportunité de voir une certaine manualité, et un artisanat, qui sont toujours bien vivants. Visiter le Caseificio di Primiero Quoi de mieux pour comprendre la descente des alpages – principalement des troupeaux de majestueuses vaches – que d’aller rendre visiter une fromagerie ! Et pas n’importe laquelle non : le Caseificio di Primiero. Une coopérative née en 1981 qui rassemble 45 familles de toute la vallée, pour un total de 15 pâturages alpins. Chaque famille apporte donc son lait, qui provient de vaches nourries exclusivement avec du foin produit localement, ou les herbes des prairies de haute montagne. L’objectif du Caseificio : exprimer tout le caractère et les nuances du territoire de la vallée de Primiero à travers des fromages d’excellence. Ici, on produit 70% de fromages au lait cru, et 30% au lait pasteurisé. Le tout avec ferments lactiques et petit-lait de production propre. Parmi les fromages, la Tosela : fromage typique de Primiero qu’on mange après l’avoir fait dorer en tranches à la poêle. Ce n’est pas le genre de fromages de montagne auquel on s’attend, et c’est vraiment très bon (bizarrement, cela me rappelle même le Halloumi !). Ensuite, le Fior di Primiero (qui rappelle le Brie) ou encore le Primiero Fresco, un fromage à pâte mi-dure aux saveurs déjà plus prononcée. Au Caseificio Primiero, préserver les traditions et le terroir est une mission de tous les jours. La fromagerie produit d’ailleurs quelques joyaux, dont un beurre à la crème crue comme autrefois, ou encore un Trentingrana (le « parmesan » des Dolomites, en quelque sorte) au lait de pâturages alpins et affiné pendant 50 mois. Ce qui m’a surpris lors de la visite : le nombre de jeunes qui travaillent dans la fromagerie – preuve que la préservation du terroir et des traditions locales a encore de beau jours devant elle ! PS : pour les plus gourmands et impatients qui me lisent, sachez qu’il est possible de commander les fromages du Caseificio sur leur site – et de se les faire livrer dans les 48 heures. À bon entendeur. Caseificio Primiero, Via Roma, 179, 38050 Mezzano TN Participer au « Dì del Formai » – la journée du fromager Les deux jours qui précèdent le cortège de la Desmontegada, la vallée de Primiero organise toute une série d’activités pour vous plonger dans les traditions et le terroir locaux. L’une d’entres elles s’intitule « En dì del Formai » – la journée du fromager, en dialecte local. On retrouve le Caseificio di Primiero pour une après-midi dédiée aux fromages locaux. On commence avec Caseifonia, une dégustation plutôt atypique de fromages dans le noir complet, accompagnée de musique. L’objectif : se concentrer sur l’explosion de saveurs de chaque fromage, et se laisser transporter par nos émotions liées au goût, à l’odorat et à l’ouïe. C’est surprenant, inattendu. Cela en fait une très chouette expérience. Une dégustation plus classique « à la carte » s’en suit : vous pouvez choisir parmi une douzaine de fromages produit par la caseificio. Et puis on termine en beauté avec un aperi-cheese. Bref, les amateurs de fromages seront conquis ! Suivre un cours de cuisine avec Silvia Si vous voulez découvrir la gastronomie des Dolomites en automne (mais aussi des autres saisons !), j’ai LA personne qu’il vous faut : Silvia Coletto, de Dolci Mari et Monti. Avec Silvia, on a des histoires très similaires : tantôt blogueuse, tantôt cheffe autodidacte qui enseigne les trésors de la cuisine locale, ET une personnalité très sympathique et souriante ! Avec Silvia, nous avons préparé les spätzle, recette que l’on retrouve également en Autriche, en Allemagne du sud et en Suisse. Comme de petits gnocchi allongés et irréguliers – ici à la farine de polenta et servis avec une fondues de Trentingrana et des fleurs séchées des montagnes. Un délice. On au également réalisé des brochettes automnales avec pommes, raisins, Speck et petits cubes de Tosela et l’Arin (autre succulent fromage fumé du Caseificio Primiero) frits ! Pour fini en beauté : le fregolotto – un dessert typique du Trentino. Une tarte qui s’émiette aux amandes, au beurre et à la polenta. Ne vous inquiétez pas : je vais essayer de vous partager ces recettes au plus vite sur le blog. Participer au « Dì al Maso » La veille du cortège de la Desmontegada, place au « En Dì al Maso » – le jour à la ferme, en dialecte local. Il s’agit d’un parcours qui change chaque année, à travers villages, forêts et localités qui racontent la montagne. L’occasion de traverser le village de Sagron et d’y admirer les oeuvres réalisées lors de résidences d’artistes, qui tapissent le village ça et là. L’occasion aussi, de parler avec Oriano, un artisant qui fabrique encore aujourd’hui des chaises en bois avec tressages en paille, à la main – préservant ainsi une tradition séculaire du village. C’est l’occasion, encore, de monter jusqu’à Località Casere (qui vient de « caseificio » – car oui, autrefois, tout tournait autour des vaches, des pâturages et des rythme qu’ils imposaient) pour voir à quoi ressemblait l’habitation d’une famille de fermier en haute montagne. Le tout ponctué de pauses gourmandes : petit déjeuner montagnard, les excellents canederli de l’Agritur Broch (dont je vous avait parlé dans le premier article sur cette destination), beignets de pommes et l’immanquable grappa (ou tisane) en fin de promenade. Une autre expérience authentique que j’ai adoré vivre – et que je vous conseille vivement ! Terminer en beauté avec le cortège de la Desmontegada le dimanche Nous voici arrivés au grand jour : le cortège de la Desmontegada du dimanche ! On commence avec un concert de l’orchestre folklorique local sur une place du village de Siror, endimanché pour l’occasion. Et puis, elles arrivent : les véritables protagoniste de la fête. Dans un brouhaha de sabots et de cloches fièrement pendues à leur coup. Les vaches. Ces animaux précieux donnant le lait qui a nourri – et nourri encore, des générations. Et autour desquels s’est construit toute une façon de vivre. Le cortège est véritablement l’apogée de la fête. L’occasion de voir toutes ses familles, en habits traditionnels, qui perpétue la tradition montagnarde. On chante, on crie, on sourit. Le coeur est à la fête. Et puis : qu’est-ce qu’on ne donnerait pas pour voir de jolies vaches avec leurs cloches et leurs colliers de fleurs, et même un char à Polenta. À la fin du cortège, direction le centre historique de Tonnadico, où, sur les prairies juste à côté de l’école, les vaches sont mises au repos et vous pourrez aller déguster une belle assiette de polenta, choucroute, saucisse et Tosela. La fête durera jusqu’à la tombée du jour – avec concerts et chants, bien évidemment. Pendant toutes la journées également, les villages de vallée sont en fête, avec de nombreux stands gastronomiques notamment dans le centre de Fiera di Primiero. Une jolie façon de continuer la fête, après avoir salué nos amies les vaches ! Nous voici arrivés à la fin de ce petit guide pour vivre un moment authentique dans les Dolomites en automne. Pour plus d’escapades italiennes, c’est par ici !